Si le célèbre adage de Jules César, qui fait suite à sa victoire rapide et inespérée près de Zela sur Pharnace II du Pont en 47 avant J.C., a une connotation guerrière, il peut aussi trouver son application à la victoire électorale de la liste de Jacques Politi aux municipales hyèroises 2008. Car, contrairement à son rival Jean-Pierre Giran qui en est à son deuxième essai pour conquérir le fauteuil de premier édile de Hyères, et ce depuis sa première élection au poste de député de Hyères en juin 1997 (11ans !), Jacques Politi n’est intronisé par Léopold Ritondale comme son successeur politique que depuis à peine un an. Certes il occupa divers postes d’adjoint auprès du maire sortant, mais absent de la scène politique depuis 2001 son retour au premier plan en 2007 et sa victoire ce 16 mars 2008 peut laisser un goût amer chez ses adversaires et particulièrement chez Jean-Pierre Giran. Veni, vidi, vici…
Espérons seulement que pour l’avenir de Hyères ce ne soit pas « Alea jacta est ». Mais nous y veillerons à notre façon.
L’analyse des résultats de ce 2eme tour - car ici on adore faire des analyses – permet également d’aboutir à plusieurs constats.
En premier lieu, ce sont 4226 votants (exprimés) de plus par rapport à 2001. Sur ce nombre 52.5% (2215) ont votés pour la liste GIRAN, contre 46 % (1952) pour l’ensemble des listes ROUX et POLITI et 1.5% pour la liste JAUBERT. Donc une majorité de nouveaux électeurs ont préférés soutenir un candidat ne venant pas de la « Ritondalie ». Marque d’une rupture en cours ou hasard démocratique ?
L’analyse détaillée :
612 électeurs supplémentaires se sont exprimés au 2eme tour. Les listes GIRAN et POLITI ont engrangés respectivement 30% (+1808) et 33% (+2178) de voix en plus par rapport au 1er tour.
La liste ROUX a perdue 473 voix par rapport au 1er tour, celles-ci se sont sans doute reportées en majorité sur la liste POLITI.
La liste de la gauche de Mr. JAUBERT a du se contenter des 125 voix des extrêmes gauches et seulement du report de 39% des voix des Verts. Le reste de ces voix se dispersants entre les listes de GIRAN et POLITI. La gauche recule globalement de 3 points par rapport au 1er tour laissant plus de 84% des voix à la droite. Qui a parlé de vote sanction à droite ? En tout cas rien ne le montre à Hyères. Dommage.
La liste GIRAN a du profiter du report des voix essentiellement venues des listes DONZEL et HAMMEL, mais aussi venant de ROUX et des Verts.
La liste POLITI a certainement repris des voix à la liste ROUX et celles de la liste DEVOS, sans oublier un gros contingent de voix vertes.
Il est certain que le maintien de la liste ROUX au 2eme tour ne lui a apporté rien de plus que l’élection des 3 conseillers qui l’accompagneront au Conseil municipal, mais cela lui a offert surtout l’opportunité d’empêcher Jean-Pierre GIRAN d’être élu, car le report des voix de ses électeurs ne se serait pas forcément fait sur la liste POLITI, au vu de l’ambiance, des déclarations et des tracts diffusés entre les deux tours (rappelons que des plaintes en justice sont en cours).
En définitive, l’écart constaté entre Giran et Politi lors du sondage avant les élections, confirmé par le 1er tour est resté en place lors du 2nd tour et il est indéniable de constater que ce sont les électeurs « attachés » à leur racines hyèroises, et donc à « l’enfant du pays » qui les représente (même si Jacques Politi n’arriva dans la commune qu’en 1981), qui ont fait la différence, comme depuis ¼ de siècle.
Ô tempora ! Ô mores !…vivement que cela évolue vers un peu plus d’ouverture démocratique en 2014 avec un rééquilibrage des forces entre la gauche et la droite.
D’ici là, bon vent monsieur le Maire !
Y.G.
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