8 listes, huit candidats pour un fauteuil laissé vacant par un maire qui ne se représente plus. Voilà donc les Hyérois face à une grande nouveauté depuis prés d'un quart de siècle : choisir un candidat au poste de premier édile de notre cité, sans pouvoir vraiment le juger sur un bilan. Il y a bien un candidat, Jacques Politi, qui se place comme l'héritier de l'action communale de Léopold Ritondale, et un autre, Francis Roux, qui pourrait être associé en tant que premier adjoint sortant à un pseudo-bilan par sa présence aux côtés du maire. On peut parler de pseudo-bilan puisqu’il n’avait plus la confiance du maire dés le lendemain des élections 2001. Certes, on ne comprend pas bien comment il a pu rester dans ces conditions à son poste de premier adjoint. Sans doute s’agissait-il pour lui surtout de « survie » politique en attendant 2008. Entre-temps une élection au Conseil Général lui aura permis de voir le temps passer moins lentement et surtout de « rester en vie ».
Jean-Pierre Giran, le député de la circonscription depuis 1997, est bien sûr là pour prendre sa revanche sur 2001. Il aurait sans doute préféré se mesurer au maire sortant, il devra se contenter de son dauphin désigné.
La gauche est quasiment unie autour de Alain Jaubert, manquent effectivement les écologistes, mais ils ont leur propre liste avec Jean-Claude Alberigo. Gageons que l’union sera effective au 2ème tour, si les taux sont favorables.
Le Modem fera sa campagne avec l’inévitable Jean Donzel qui a reçu le soutien - utile ou pas – du MPF local.
Restent les listes de Marie-Christine Hamel, qui n’est pas non plus une inconnue du paysage politique local, et celle de Christian Devos, bien connu depuis l’imbroglio du dossier du golf de Sainte-Eulalie, les hyérois plus anciens se rappellerons de son père Jean, conseiller municipal en 1968.
1968. Justement, on aimerait bien retrouver un peu de cet esprit de révolution dans notre commune que l’ensemble des candidats ont jugés « endormie ». Le futur maire devra savoir appuyer sur le bouton veille et oser passer même sur certains dossiers urgents en mode accéléré.
Nous y reviendrons, mais revenons d’abord à ce portrait robot du maire idéal.
Compétence : avoir une certaine expérience de l’action politique territoriale (communale, départementale…). Cela est sans conteste un point clé du choix. Celui ou celle qui est ou a déjà été élu(e) par le passé possédera forcément « l’avantage du terrain ». Ne serait-ce que du point de vue de l’expérience des techniques de gestion des dossiers, mais aussi des relations créées, bien utiles pour faire avancer ou aboutir plus rapidement les dossiers.
Activité professionnelle : être bien sûr disponible à 100%, sans obligation professionnelles. Cela importe aussi bien au niveau de la disponibilité que de l’impartialité.
Age : être en âge de pouvoir se représenter au moins une fois sans dépasser 80 ans. Sans vouloir vexer les personnes âgées, il semble quand même plus raisonnable de confier les clés d’une ville de plus de 50.000 habitants à une personne dans une probabilité optimale d’être en pleine possession de ses moyens physiques et psychiques. Et un maire qui réussit est logiquement réélu, ainsi il peut mettre en œuvre une politique de la ville durable.
Origine : On fait souvent de l’appartenance à la commune une condition sine qua non de l’éligibilité d’un candidat. Cette appartenance ne se mesure pas seulement sur le domicile, condition légale, mais aussi sur l’origine. La question est donc de savoir à partir de quand – en fait, au bout de combien d’année de présence à Hyères - on peut être considéré en tant que « hyérois » et donc posséder cette légitimité moralement exigée par beaucoup d’électeurs. Tout est une question d’appréciation, mais un électeur arrivée en 2007 sur la commune, et inscrit avant le 31 décembre sur les listes électorales, peut voter dés le 1er janvier 2008. Personne ne lui en voudra.
Parti politique : Bien entendu l’appartenance à un parti politique n’est pas, dans le cas des municipales et dans une commune comme Hyères, d’une importance implacable. D’autant plus que les grands partis ne sont actuellement pas au mieux. L’UMP est en crise « grâce » à la chute dans les sondages du président Sarkozy et la gauche se cherche encore un avenir structuré. Les partis extrêmes, à droite comme à gauche, sont absents. Mais bon nombre d’électeurs restent souvent fidèles à leur « parti du cœur » quand ils doivent élire un candidat qui n’est pas le maire sortant.
L’UMP à fait 67% au deuxième tour des présidentielles et 51.5% au premier tour des législatives. L’ancrage à droite de l’électorat hyérois est donc manifeste, et avec 5 listes plus ou moins à droite et une au centre-droit, cela ne laisse pas beaucoup de place à la gauche. Mais nous savons qu’en matière d’élections rien n’est joué d’avance…
Cumul de mandats : Autre grande question de ce scrutin 2008 : un maire peut-il cumuler plusieurs mandats électoraux ? Manifestement la réponse est positive si l’on regarde ce qu’il se passe dans les autres communes de France, aussi bien métropolitaine que d’outre-mer. Quant à savoir si cela est utile à la commune, la réponse penche là aussi plus vers le positif. Un maire député, sénateur, conseiller territorial (département ou région) ou encore ministre, est censé disposer de plus de relations politiques qu’un maire sans autre mandat. Et l’évidence de cet avantage dispense de toute explication laborieuse sur les interactions constructives entre les élus de tous mandats. Cela dit il existe également d’excellents maires sans autres mandats. Mais sans aucun doute ont-ils plus de difficultés dans l’aboutissement de leurs projets quand les portes des ministères s’ouvrent d’abord aux députés-maires ou aux sénateurs-maires. D’autant plus quand ceux-ci sont du même bord que la majorité au pouvoir…
Tout cela dit, le candidat idéal se dessinera toujours au plus profond de notre conscience tout en touchant parfois notre inconscient sur des critères moins objectifs. Ainsi nous n’avons pas parlé de charisme, d’humanité, d’intelligence, de culture, d’élocution, et pour cause car ce sont des domaines où chacun fera ses propres choix établies sur ses propres critères.
Nous essayons juste de les orienter vers le « bon sens », c’est notre seule motivation pour faire avancer notre commune. Y.G.
Commentaires